Lignières

Orgères

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LES ROCHES d' ORGERES
On découvre la Roche-d'Orgères à 1,2 km au sud du bourg d'Orgères, en bordure de la D. 292 qui relie Lignières à la Ferté-Macé. C'est un amas de blocs de granit gigantesques constituant une curiosité naturelle.
La Roche-d'Orgères fut, dit la légende, une demeure de fées. Elles obéissaient toutes à une reine, appelée « Quasnon », qui faisait d'une grotte sa résidence habituelle. A cette lointaine époque, tout le monde vantait et... convoitait les richesses de cette fée. On ne les vit jamais car tous ces trésors inestimables, conservés dans la chambre de « Quasnon », étaient gardés par de petits nains velus, noirs et hideux, des êtres que beaucoup de braves campagnards assuraient avoir rencontrés au moins une fois dans leur vie, le soir au clair de lune, à proximité des pierres de la Roche.
Les nains, comme les fées, d'humeur malicieuse, étaient loin d'être des relations des plus sûres mais on essayait bien souvent de profiter de leurs bons offices. On affirme même que ces êtres étaient capables d'aller faire une commission urgente en ville, sur une monture plus rapide encore que le vent. Certains pouvaient tresser la queue des chevaux à l'écurie ; d'autres pouvaient balayer la maison ou préparer une crème pendant le sommeil des fermiers. Ils étaient également très serviables à leur heure. Le laboureur qui voulait avoir une paire de bœufs pour le travail du lendemain se rendait à la Roche, la veille au soir, à la nuit tombée ; il demandait « un couple de boeufs capables de faire une journée comme quatre pour le lendemain » et... on lui promettait. Il devait se garder de donner un nom à ces animaux sous peine de les voir devenir rétifs. Et, le lendemain, avant l'aube, au pied de la Roche-d'Orgères, le laboureur trouvait 2 bœufs noirs déjà attachés au joug. Ils fendaient le sillon sans relâche et sans prendre aucune nourriture, jusqu'au soir. La journée terminée, ils reprenaient sagement le chemin de la Roche et le paysan, exténué, n'oubliait pas de déposer 5 petites pièces de monnaie dans une sébile attachée au joug des animaux.
Quant aux fées, elles écoutaient tous les voeux de la population et l'ouvrier qui perdait son outil, la ménagère qui égarait un de ses ustensiles devaient seulement dire : « Ah, si j'avais celui des fées de la Roche ! » et le vœu était aussitôt exaucé.


Sources principales :
Abbé Angot : Sites et monuments de la Mayenne.
Abbé Angot : Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne.Abbé Angot : Épigraphie de la Mayenne. Archives Ouest-France.
M.E.L. Couanier de Launay : Sanctuaires et pèlerinages dans la Mayenne.Monographie communale.


 

Variations sur les roches d' Orgeres

Par Christian FERAULT

S' il est un site emblématique de la commune c' est celui des Roches d' Orgeres ! Leur "ascension" se fait à tout age - parfois en désobeissant à ses parents-,seul, en famille, avec des amis ou à l' occasion d' une randonnée pedestre.

De leurs sommets , on découvre un ample et magnifique panorama avec pour premières butées les forets de Monnaie et de La Motte . C' est un bon lieu d' observation de la nature, des paysages et des saisons.

Au delà de ces caractères agréables, que sait on d' elles?

Un auteur ancien , JAILLOT, cité par l' Abbé ANGOT, nous indique simplement que "la moitié [de la paroisse d' Orgeres] consiste en roches , broussailles et bruyères" et mentionne les Roches que situent aussi les anciennes cartes d' état-major. Quant à l' auteur du dictionnaire , il note avec justesse que "la majeure partie de la commune[est] occupée par le granite (massif de La Ferté Macé) contre lequel , au sud, buttent par failles les grès ordoviciens et gothlandiens".

L' examen de nos modernes cartes géologiques indique en effet, au sud d' Orgeres, une zone de grès armoricain (arénigien) orientée est/sud-est \\ ouest/nord-ouest, de moins d 'un kilomètre de longueur et d' une centaine de mètres de largeur , comprenant , en son milieu les Roches .Cette bande, septentrionale, est de meme nature que les beaucoup plus vastes qui portent les hauteurs de Monnaie et de La Motte. A son nord, c' est le domaine du granit et au sud celui de formations tertiaires (éocène).

Bien dégagées, les Roches d' Orgeres permettent un bon examen de l' aspect et de la consistance du grès armoricain.

Au niveau géographique, elles sont situées plein sud, à 1300 mètres à vol d' oiseau du bourg d' Orgeres . Leur altitude maximale est de 289 mètres (point géodésique). Elles representent un dénivelé d' environ neuf mètres et sont entourées d' une courbe de niveau à 280 m puis d' une autre à 275 m, plus large et que la route de La Ferté Macé coupe trois fois. Ce n' est pas le point culminant de l' ancienne commune d' Orgères (331 m).

Sur l' un des "sommets", un calvaire est installé, refait il y a quelques années. Il y a longtemps maintenant, des processions à l' occasion de la Fete Dieu ou d' autres célébrations y avaient lieu. Des clichés des années 1950 en temoignent.

Disons que ce qui surprend le plus dans une region aux reliefs usés, c' est le caractère très abrupt de ce petit massif qui est comme posé entre champs, prés et arbres voisins, avec quelques broussailles à sa base.

L' Abbé ANGOT parle de la Roche et lui consacre un article special en la décrivant ainsi: " Amas considérable de blocs de grès entremelées de broussailles, qui constituent une curiosité du pays". Il signale aussi que l' on a trouvé à leur voisinage, "une fort belle hache en pierre, d' une pate très fine et très aiguisée".

Cette (ou ces) Roches a (ont) revetu une importance administrative particulière en 1918 lorsque le Sous-Prefet de Mayenne demanda, soit un changement de nom de la commune d' Orgeres - que l' on trouve dès 1243 - soit un ajout " de façon à eviter les confusions, notamment au point de vue des transmissions postales et du transport des marchandises".

Le 24 novembre de la meme année, le Conseil Municipal fut d' avis de completer le nom de la commune qui s' appellera désormais Orgères la Roche.

Cet etat durera jusqu' en 1972 puisque le 1er Janvier , les communes de Lignieres la Doucelle et d' Orgeres la Roche s' associèrent sous le nom de Lignieres-Orgeres (le referendum proposé le 7 juillet 1983 aboutit, le 28 juin 1987, a la fusion des deux entités). "La Roche", ajoutée au nom d' origine , fut donc utilisée un peu plus de 53 ans.

Une légende populaire est associée aux Roches. Chacun la connait car elle se transmet de génération en génération , avec des déformations inévitables. En voici une version :

Une fée (Quasnon ou Quesnon ou Couesnon....) habitait en ces lieux une grotte; elle y écoutait les voeux des personnes qui avaient perdu un outil ou un autre objet. Il fallait prononcer les paroles " Ah! si j' avais celui des fées de la Roche ! " et l' on était exaucé. On raconte aussi que les paysans manquant de boeufs pour le labour du lendemain n' avaient qu' à se rendre sur place la veille au soir pour faire leur demande à haute voix. Le matin venu, deux boeufs noirs infatigables, étaient dans leur champ. Si on leur donnait un nom, ils devenaient rétifs. En les conduisant le soir, il fallait laisser une pièce sur le joug. Le trésor des fées serait, parait il, caché sous l' un des blocs ( d' après SAUVAGE, l' Abbé ANGOT, ma grand mère et beaucoup d' autres ...).

On notera, sur la carte postale reproduite ici, le caractère bucolique de la mise en scène et les grimpeurs prenant la pose