Introduit en Mayenne au XVI eme siècle , le sarrasin s'
y repandit très vite et ce pour diverses raisons : à
une époque ou les systemes de culture faisaient une large
place à la jachère, sa rapidité de croissance
permettait une production supplementaire , pratiquée de façon
derobée , après une recolte precoce , tout en ne contrariant
pas la preparation du sol pour le semis ulterieur de "blé"
( seigle ou froment ) .
Ses tiges et feuilles, abondantes, constituaient par ailleurs un
apport organique important .Ensuite en ces temps de pénuries
frequentes, de difficultés à assurer la "soudure"
et de prelevements multiples (?), le sarrasin, culture nouvelle
et supplementaire , n' etait pas soumise aux dimes et autres redevances
: le paysan conservait toute sa production.
Le "carabin" joue rapidement un role important dans l'
alimentation humaine. Apprecié pour son gout particulier
, principalement sous forme de bouillie et de galettes, il constitue
une base de l' alimentation paysanne et rurale.Les revolutions agricoles
qui suivirent laisserent progressivement au sarrasin une place de
plus en plus marginale : autour de 10% de la surface cerealière
en 1900.
Mais les Lignerois continuent de consommer du sarrasin que l' on
trouve sous forme de farine à la boulangerie , dans les creperies
du voisinage , sur les marchés ou chez eux. Sans oublier
pour certains la bouillie traditionnelle diversement agrémentée,
accompagnée de cidre et fritte le lendemain. Quel régal
!