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LIGNIERES ORGERES

HISTOIRE

 

HISTORIQUE d' ORGERES la ROCHE

 

Extrait du livre de Gilbert CHAUSSIS - La Mayenne de village en village

A 77 km de Laval, 47 km de Mayenne et 17 km de Couptrain, son chef-lieu de canton, voici Orgères-la-roche, une paisible et minuscule localité, composée, selon Davelu, « de 12 à 15 maisons », qui s'est associée à la commune voisine de Lignières-la-Doucelle. Elle appartient au parc naturel régional Normandie-Maine.
Orgères-la-Roche vit à l'ombre de son humble église dédiée à Notre Dame et entourée de son cimetière. Ce sanctuaire possède une tour-clocher carrée à toit en bâtière qui a été datée du millésime 1458 et signée Ambroise Desnos, une particularité rare pour ce genre d'édifice. Il présente 2 chapelles (XVIe ou XVIIe) ouvrant sur le chœur, des arcades romanes de granit et une charpente apparente qui abrite 3 retables en bois (XVIIIe) et, au maître-autel, une statue d'origine. Dans le cimetière, une vieille croix se dresse sur un piédestal qui conserve une inscription commémorative « avec exhortation à la prière pour les morts ».
Mentionné sous le nom de « Capelîa as Orgerens » en 1243, « Ecclesia de Orgeriis » au XIVe siècle, « Notre-Dame d'Orgères » en 1560, Orgères aurait emprunté son nom au latin « terre semée d'orge », la Roche étant le nom de cet entassement considérable de blocs, une curiosité naturelle que l'on découvre en bordure du sentier pédestre G.R. 22 et de la route D. 292 qui relie Lignières à La Ferté-Macé. On y a recensé 505 habitants en 1726, 621 en 1803, 505 en 1861 et 362 en 1900.


Le territoire d'Orgères recouvre une superficie d'environ 605 ha. Il présente un relief assez accidenté qui donne naissance à plusieurs sous-affluents de la Mayenne ; les altitudes y culminent à 333, 325 et 273 m. Situé à l'extrême limite nord-est de notre département, il est, avec le territoire de Lignières, enclavé sur 3 côtés dans le département de l'Orne et dans la Normandie, le 4eme côté l'isolant physiquement et humainement de la Mayenne par la forêt de la Monnaie.
En 1696, Miromesnil signalait que les deux tiers de la paroisse étaient en terres cultivables réparties entre 6 métairies et 20 bordages. On produisait alors du seigle, de l'avoine et du sarrasin. Les habitants — qui jouissaient du droit d'usage dans les landes de la Motte — se plaignaient, en 1789, car, à cette époque, le nouveau propriétaire de ces landes avait décidé d'en planter une partie en bois. Dans leur cahier de doléances, ils ajoutaient : « Cette paroisse qui ne contient qu' une lieue et demie de tour, est la plus malheureuse de toute l'élection du Mans. Depuis trente ans qu'elle a commencé à dépérir, elle est enfin arrivée au comble de sa ruine. La moitié consiste en rochers, broussailles et bruyères ; le restant ne produit pas de quoi sustancer la paroisse plus du quart de l'année et beaucoup sont obligés d'aller er Beauce, à Paris, à Versailles, afin de gagner quelque chose pour payer les impôts. » De nos jours, les agriculteurs se consacrent à la polyculture et à l'élevage des bovins et des porcins.
La seigneurie d'Orgères a été unie à une date très lointaine, à la Motte-Fouquet (Orne) qui appartenait à la seigneurie de Saint-Simon de Courtomer érigée en marquisat au début du XVIIIe siècle. Chevalier de l'ordre du roi et gentilhomme ordinaire de sa cour, Claude de Sansay en fut le possesseur avant 1577. Pierre de Saint-Rémy lui succéda en 1627 et Anne Bidon fut titrée de dame de la Motte et d'Orgères en 1669. La seigneurie d'Orgères échut ensuite au marquis de Cosse de Saint-Rémy lors de la succession de Françoise de Saint-Rémy qui décéda en 1719. Le 4 août 1772 le marquis de Saint-Simon vendait en cour du Châtelet et pour 80 000 livres, le domaine de la Motte-Fouquet et une métairie sise à Orgères » à David Faulcon, marquis de la Falconniere officier supérieur des chevaux-legers à qui les émeutiers brûlèrent les pieds dans son lit », en juillet 1789. De son histoire, Orgères a conservé quelques dates. En 1418, Henri V d' Angleterre lui donnait des lettres de sauvegarde. Venant de la Ferté-Macé, une troupe de trois mille Anglais, commandée par le frère du général Norris, s' arreta dans le bourg le 14 février 1593. En 1633, ce fut la peste qui sévit dans la région. Quant à l'hiver 1788-1789, il fit périr le bétail et éclater les fûts et les barriques dans les caves. En 1793, la commune assista au saccage de son église par les révolutionnaires de Lassay.

SOURCES PRINCIPALES :
Abbé Angot : Sites et monuments de la Mayenne.
Abbé Angot : Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne.
Abbé Angot : Epigraphie de la Mayenne.
Archives Ouest-France.
Abbé A. Durand : Le prieuré de Saint-Ursin.
Gérard Leclerc : 1900-1925 : Vingt-cinq ans d'actualité mayennaire à travers la carte postale.
A. Ledru : Répertoire des monuments et objets anciens de la Sarthe et de la Mayenne.
Pré-en-Pail : Plaquette éditée par le S.I. de Pré-en-Pail