En 1777, M. LE PAIGE, chanoine de la cathédrale du Mans, publia
en deux volumes et plus de 1000 pages, un « Dictionnaire topographique,
historique, généalogique et bibliographique de la province
et du diocèse du Maine » qui constitue un monument de l'histoire
de chaque commune. Une réédition de qualité en
fut faite en 1894-1895 par l'Imprimerie de l'Ouest, A. Nézan,
à Mayenne.
A l'article « Lignière-la-Doucelle » - on utilisera
ici l'orthographe usitée par l'auteur - on trouve de nombreux
renseignements géographiques et éléments concernant
Saint-Ursin, repris, clarifiés et complétés depuis
par l'abbé DURAND qui fut curé de Lignières et
publia, il y a une quarantaine d'années, un livre sur la question.
Le premier ouvrage contient des renseignements précieux sur les
seigneurs qui ont eu, au fil des siècles, la charge et les avantages
de « posséder Lignières ».
Envisageons les principaux au-delà des Doucelle.
En 1400, la seigneurie de Resné appartenait à la famille
de Montauban d'où elle passa à celle de Rohan par le mariage
d'une fille avec Louis 1er de Rohan auquel succédèrent
Louis II puis Louis IV qui vendirent, en 1530, « la terre de Resné,
Lignières,... » à Jean le Venneur, seigneur du Homme.
Ce fut le début d'une histoire de plus de deux siècles.
Jean le Venneur eut un fils, Philippe, époux de Marie Bloscet,
dame de Carouge. Avec ces deux noms [Blosset et Le Veneur] on trouve
deux des trois familles qui « firent » [Carrouges].
L'aîné de l'union précédente, François,
baron de Tillière, porta le titre de « seigneur de Lignières
» de même que son fils Jean, père et ancêtre
de la série célèbre des Tannegui. Le premier, chevalier
des ordres du roi, épousa Madeleine de Pompadour. L'un de leurs
fils, Jacques Tannegui, inaugurera la branche de Lignières.
Mort brigadier des armées du roi en 1748 à l'âge
de 78 ans, il avait épousé Michelle-Gabrielle du Gué
de Bagnots qui donna naissance à un aîné, Jacques
Tannegui II le Venneur, seigneur de Lignières et maréchal-de-camp
des armées du roi dont l'épouse, morte à 32 ans,
eut quatre enfants.
Leur aîné, François-Jacques Tannegui le Venneur,
communément nommé « le marquis le Venneur »,
était né en 1737. Il épousa dans les années
1760, N... de Nicolaï.
M. LE PAIGE ne put aller plus avant ! La Révolution n'était
pas lointaine et, avec elle, ses bouleversements...
Depuis cet ouvrage, de nombreuses recherches ont éclairé
les orthographes (ex. « Le Veneur »), modifié des
dates et semé des doutes. Mais il reste précieux par les
nombreux détails qu'il fournit et dont on a voulu ici restituer
l'essentiel.
Pour Orgères, il est annoncé très sobrement que
la seigneurie de cette paroisse est annexée au fief de la Motte-Fouqué
qui appartient au marquis de Courtomer. L'auteur conseille de se reporter
à l'article relatif à la commune pré-citée..