Par Christian FERAULT
A côté des routes départementales,
qui desservent notre commune, Lignières-Orgères dispose
d'un réseau de voies et chemins particulièrement important
et dense en raison de sa situation géographique, de sa superficie
et du nombre élevé de ses villages.
De façon générale, la voirie communale a été
refondue par un texte du 7 janvier 1959 qui distingue, d'une part les
voies communales regroupant les voies urbaines, les chemins vicinaux
« à l'état d'entretien » et les chemins ruraux
dont le conseil municipal a décidé l'incorporation et,
d'autre part, les chemins ruraux qui comprennent les chemins vicinaux
et les autres chemins ruraux (voir aussi le décret du 18 septembre
1969).
Les voies communales sont des voies publiques du domaine public
de la commune. A ce titre, elles doivent être entretenues par
celle-ci [*] (dépenses obligatoires inscrites au budget communal).
Elles sont inaliénables et imprescriptibles et toute décision
les concernant doit faire l'objet d'une délibération du
conseil municipal après enquête publique. Elles sont soumises
au Code de la voirie routière.
Quelques exemples de VC :
N°11 du bourg au village des Noës,
N°3 de la Boulardière
N°201 de la Touche,
N°3 du bourg à la Fouchardière.
Les chemins ruraux sont des voies publiques du domaine privé
de la commune, soumises à différents articles du Code
rural. Leur entretien par la commune n'est pas obligatoire selon la
loi et la réglementation mais la jurisprudence en reconnaît
la nécessité ( !). Il est donc réalisé pour
permettre, selon le Code rural, de « supporter (...) les efforts
dus aux véhicules, matériels et modes de traction utilisés,
compte tenu des cultures pratiquées et des matériels utilisés
», le cas échéant le maire peut, dans le cadre de
ses pouvoirs de police, en interdire l'usage à des véhicules
ou matériels incompatibles avec la constitution de ces chemins.
Ceux-ci sont, comme tous les biens privés de la commune, aliénables
et prescriptibles (prescription trentenaire à des conditions
très précises) mais toute décision les concernant
doit également faire l'objet d'une délibération
du conseil municipal après enquête publique.
Quelques exemples : chemins ruraux de la Peltrie, de l'Ormière,
du Moulin-Lassue...
Les chemins d'exploitation ne relèvent pas des deux catégories
précédentes. Ils appartiennent à toutes les personnes
physiques qui les utilisent - ou à une seule- pour la desserte
de leurs fonds agricoles ou non, et servent exclusivement à la
communication « entre divers héritages ou à leur
exploitation » et ce, quelles que soient leurs caractéristiques
de largeur (chemin ou sentier) et de surface (terre tassée, empierrée
ou goudronnée...)
Exemples : « routes » et chemins de la forêt de Monnaye.
Leur ouverture au public peut être interdite ou tolérée
avec l'accord de tous les riverains.
Ils peuvent servir de sentier de randonnée mais il faut que les
riverains le tolèrent ou aient accepté une
inscription au Plan Départemental des Itinéraires de Promenades
et de Randonnées (PDIPR).
Rappelons à ce sujet que les sentiers de randonnées doivent
respecter le statut des voies qu'ils empruntent.
En raison de leur caractère privé, l'entretien des chemins
d'exploitation est à la charge de tous les riverains «
dans la proportion de leur intérêt » mais en cas
de carence, le maire peut faire effectuer d'office des travaux afin
d'assurer la sécurité et l'hygiène.
Dans la pratique, heureusement, des dérogations et arrangements
facilitent la vie de la collectivité !
En matière forestière enfin, les chemins et sentiers privés
suivent le régime des chemin; d'exploitation. La réglementation
est différente pour propriétés de l'Etat et des
collectivités (cf. le: grands massifs qui nous entourent).
A titre indicatif, Lignières-Orgères dispose de plus de
27 km de voies communales, 24 km de chemin; ruraux, et d'environ 6 km
de chemins d'exploitation.
Ce bref tour d'horizon se voulait informatif : il n'a pas permis de
traiter d'autres « chemins » comme le passage des pêcheurs
et les servitudes qui donnent souvent lieu à des contentieux.
[*] Précision : depuis le 1er janvier 2006, l'entretien et l'investissement
au niveau des voies communales et des chemins ruraux revêtus sont
à la charge de la Communauté de communes des Avaloirs
. En contrepartie de ce transfert de compétences, la commune
de Lignières-Orgères a versé, en 2006. une oarticioation
de 14.491,45 euros.
paru au Bulletin Municipal 2007