L'EVOLUTION RECENTE
DE LA POPULATION DE LIGNIERES-ORGERES |
par Christian FERAULT
En janvier 1996, nous avions proposé une étude approfondie
de la population de notre commune, traitant successivement de son évolution
depuis 1801 puis de sa situation à l'époque.
Il apparaît utile de rappeler les idées de synthèse
auxquelles on aboutissait alors :
- la population de Lignières-La-Doucelle a évolué
en trois étapes :
- de 1801 à 1836, elle s'accroît sensiblement jusqu'à
atteindre un maximum de 2891 personnes,
- de 1836 à 1921, elle régresse très fortement
mais particulièrement après 1872 puis pendant la
Première guerre mondiale,
- depuis 1921, elle diminue régulièrement, perdant
encore, jusqu'à la fusion, aux alentours de 20% de son
effectif.
- la population d'Orgères (jusqu'au recensement de 1911) puis
d'Orgères-La-Roche à partir de celui de 1921, a varié,
elle, en deux étapes :
- de 1801 à 1866, elle est à peu prés stable,
se situant entre 482 et 549 habitants,
- de 1866 à 1968, la réduction est importante et
continue. Au recensement à cette dernière date,
elle atteignait 165 personnes.
- depuis la fusion des deux communes, la population a continué
de diminuer et on prendra pour base d'étude ici les effectifs
en 1990 avec 774 habitants.
Les causes de ces mouvements sont bien connues et ont frappé
toutes les communes rurales, notamment du Nord-Mayenne, en l'absence
de centres étoffés à proximité :
- accroissement au début du XlXè siècle en
raison d'une forte natalité et des progrès conjugués
de l'hygiène, de la santé et de l'alimentation,
- réduction ensuite, associée à l'exode rural,
à la mécanisation puis à la motorisation de
l'agriculture, à l'absence de tissu industriel, de grandes
voies de communication et de transports collectifs.
Mais tout ce qui précède c'est le passé, sur
lequel chacun aura un regard mélancolique, résigné
ou au contraire, porteur d'avenir.
Alors, et aujourd'hui ?
Nous partirons des effectifs fournis par le recensement de 1990 puis
nous utiliserons, à partir de 1995, les données très
précises indiquées par Isabelle PIEDNOIR, secrétaire
de mairie, selon ses pointages réalisés au 31 décembre
de chaque année.
Population de Liqnières-Orqères sur la période
récente (x)
Recensement
de 1990
|
au 31 Decembre |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
774 |
738 |
757 |
757 |
765 |
746 |
750 |
735 |
745 |
760 |
754 |
759 |
|
[x) non comprises les personnes domiciliées mais résidant
ailleurs, en maison de retraite. -exemples : 9 à la fin de 1995,
11 à fin 2003.
L'examen de ces données est tout à fait réconfortant
: depuis 14 ans, la population de Lignières-Orgères
est stabilisée autour d'une "moyenne" de 750 habitants.
Les écarts sont faibles, de l'ordre de 5% au maximum et les variations
s'expriment, année après année, en plus ou en moins.
Comme nous l'indiquions en 1996, il est un moment où la très
faible densité de population (actuellement de 18 à 18,5
habitants au km2) met en péril la pérennité des
infrastructures. Elle est donc aujourd'hui stabilisée et pour
être exact, un peu en hausse.
A quoi peut être due cette évolution ? à des facteurs
généraux et à d'autres plus spécifiques
à la commune:
- on parle beaucoup des "néo-ruraux". Plus généralement,
nous dirons que les petites communes, gérées pour le
bien-être de leurs habitants, attirent car elles séduisent.
On n'en est plus à l'époque où la ville "brillait"...
d'une réalité souvent peu conforme aux rêves !
- la qualité de vie est devenue un élément essentiel
de la décision d'installation.
Et lorsqu'elle s'appuie sur un tissu associatif important et dynamique,
elle y trouve des repères complémentaires,
- le désenclavement en matière de communications, plus
largement de médias est une réalité : on peut
tout faire aujourd'hui à Lignières-Orgères et
la nouvelle bibliothèque comme les accès à Internet
en témoignent,
- les personnes se fixent beaucoup moins qu'avant et elles ne restent
que si elles ont trouvé ce qu'elles cherchaient (une vieille
"recette"...).En témoigne le dynamisme du marché
locatif local,
- les déplacements vers les centres de travail constituent
toujours une lourde contrainte mais plus "oubliée"
ou, au moins acceptée, qu'avant. Dés lors qu'il y a
des compensations sur place...
Nous amis Anglais et autres ne s'y trompent pas d'ailleurs pour rejoindre,
après de nombreux kilomètres, le "pays de Lignières".
Il n'est donc pas étonnant, en conséquence, que les
effectifs scolarisés sur la commune, se situent toujours "à
la limite" - ils dépendent de quelques unités et
donc des départs et d'installations nouvelles ou d' "heureux
événements" en plus grand nombre.
Au total, l'isolement a beaucoup diminué, la qualité
de vie est un objectif majeur des personnes et le dynamisme est à
trouver au sein même de la collectivité. Chacun en est
de plus en plus conscient.
Oh, que ce serait bien s'il y avait quelques commerces de plus et
davantage de travail sur place ! Facile à écrire...
En tout cas la situation est meilleure et surtout plus porteuse d'avenir
qu'il y a quinze ou vingt ans !
Voyons donc le futur avec un optimisme certes mesuré mais bien
réel.
Article paru dans le Bulletin Municipal N°
18 de 2004
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