Les terres labourables occupent maintenant près de 1000
ha (940 en 2000) soit 43% des surfaces, en forte augmentation depuis
le précédent RGA ; elles ont fait plus que doubler depuis
1970 mais dans le même temps les exploitations concernées
sont passées de 70% à 59% ce qui est la manifestation
d'un abandon des "petites cultures".
Les céréales à paille occupent près
de 200 ha en accroissement sensible depuis vingt ans mais en diminution
par rapport aux terres labourées. Le blé y tient une position
dominante maintenant (les trois quarts) pour une superficie multipliée
par près de quatre depuis 1979. Orge et surtout avoine régressent
fortement en conséquence.
C'est le maïs qui tient la vedette : 44 ha en 1970, 201
en 1979 et 326 aujourd'hui (facteur 7,5!) soit environ un hectare pour
sept de SAU et 34 exploitations concernées.
Les prairies temporaires sont aussi en fort accroissement sur
vingt ans passant de 121 ha à 309 en 2000.
Si l'on additionne ces dernières au maïs-fourrage, on arrive
à plus de 600 ha (près de 30% de la SAU contre 11% en
1979.Quelle évolution !)
En conséquence les superficies toujours en herbe (STH)
régressent fortement passant de 2184 ha en 1979 (2465 en 1970)
à 1271 aujourd'hui. L'érosion fut d'abord lente puis très
rapide au cours de la décennie 90 (soixante hectares par an en
moyenne).
La STH représentait 85% de la SAU en 1970 ; elle correspond à
seulement 57% maintenant. Jusqu'où ira-t-on ?
Au total l'ensemble STH et fourrages ("superficie fourragère
principale") s'élève à près de 2000
ha (90% de la SAU).
Ces évolutions, l'application de la PAC, le niveau des prix et
les crises ont eu bien entendu des répercussions importantes
au niveau du cheptel.
L'élevage bovin demeure essentiel mais avec des changements marqués.
Le nombre d'exploitations concernées s'érode lentement
: il a perdu 10 points en vingt ans pour se situer maintenant à
78%. Les effectifs, après une stagnation à un haut niveau
dans les années 80 (autour de 4350 têtes), avaient diminué
de 500 en 2000 pour retrouver leur état de 1970 mais l'effectif
moyen a beaucoup progressé pour atteindre 67par exploitation
(24 en 1970 ; 45 en 1988).
Qu'en est-il des trois grandes catégories de bovins ?
Les vaches laitières présentent un effectif qui
s'est effondré (divisé par 2,2) : 1388 en 1979 ; 635 en
2000. En 1979 trois quarts des exploitations possédaient des
laitières, 40% seulement aujourd'hui
! Les effectifs moyens ont régulièrement crû et
ont presque triplé en trente ans (8 en 1970 ; 22 en
2000).
Les vaches nourrices offrent un mouvement inverse : multipliés
par plus de 18 en 30 ans, les
effectifs atteignent 678 animaux soit un peu plus que les vaches laitières.
En 1979, la proportion
était de 17 laitières pour une nourrice... Plus de 60%
des exploitations sont concernées pour un
effectif moyen de 15 animaux ; elles étaient 15% en 1979.
Les bovins mâles d'au moins un an ont vu leur effectif
chuter fortement depuis 1988 (ils étaient
alors plus de mille) pour atteindre 678. Mais sur vingt ans ce sont
régulièrement les deux tiers des
exploitations qui en élèvent.
Au total la répartition entre les trois principales catégories
est aujourd'hui très équilibrée (entre 600 et 700)
; les proportions étaient très différentes il y
a vingt ans : 59% de laitières, 38% de bovins mâles et
... 3% de nourrices. Les quotas laitiers, les primes et l'agrandissement
des exploitations sont passés par là...
L'élevage porcin a beaucoup évolué lui aussi :
74 exploitations étaient concernées en 1970, 7 maintenant
soit moins de 10%. L'élevage traditionnel -1,5 porc en moyenne
en 1979- a fait place à une production spécialisée
dite "industrielle" dont l'effectif total atteint près
de mille animaux (stabilisé depuis la fin des années 80).
Quant aux volailles une évolution du même type s'est
produite : les effectifs, multipliés par vingt en vingt ans -et
actuellement en développement- atteignaient 62000 en 2000 dont
99% de poulets de chair et coqs. Bien entendu l'élevage traditionnel
subsiste (60% des exploitants déclarent en élever).
On notait enfin l'an dernier les présences de 25 chevaux dans
dix élevages (stabilité), 29 brebis mères au sein
de cinq fermes (hausse légère après une forte chute)
et 13 chèvres dans six exploitations (même mouvement).
Au niveau des moyens de production, les faits marquants sont les suivants
:
• les superficies en fermage régressent lentement
en proportion du total : trois quarts en 1979, un gros deux tiers maintenant,
- le parc de tracteurs atteint 104 unités soit 1,4 en
moyenne par exploitation mais 20% en étant
dépouvues, cette valeur passe à 1,8. Sur l'ensemble l'élément
saillant est le développement des gros
engins (à partir de 80 ch) : inexistants en 1979, anecdotiques
en 1988, ils sont maintenant 26 soit
un quart du total,
Les superficies drainées par des conduits enterrés s'accroissent
sensiblement avec 114 ha contre
17 en 1988.
L'age des chefs d'exploitation est maintenant présenté
sous trois classes d'âge ce qui rend les comparaisons fines plus
difficiles. Qu 'observe-t-on ?
Les "Jeunes" (moins de 40 ans) comptent pour 15% (après
un pic à près de 20% en 1988). La catégorie suivante
(de 40 à moins de 55 ans) représente 44% de l'ensemble
contre 30% lors des deux Recensements antérieurs. Quant aux "55
ans et plus" ils sont un peu plus de 40% contre 55% en 1979 et
50% en 1950.
Il y a donc deux évolutions importantes : les chefs d'exploitation
d'âge mûr sont devenus majoritaires et corrélativement
les Jeunes sont moins nombreux après leur "poussée
" dans les années 80. Les plus Anciens sont moins nombreux
(quatre sur dix ). Il y a là la marque des mesures prises pour
faciliter des départs plus précoces.
Mais attention, ces résultats globaux ne font pas la part entre
exploitations "professionnelles" et autres. Il faudrait les
affiner.
Pour ce qui est de la population et de la main d'œuvre agricole
on peut noter les résultats et observations suivants :
Années des RGP |
1975 |
1982 |
1990 |
1999 |
Population (*) |
891 |
864 |
776 |
746 |
Années des RGA |
1970 |
1979 |
1988 |
2000 |
Chefs d'exploitation à temps complet |
92 |
72 |
68 |
35 |
en % de la population de l'année la plus proche |
10,3 |
8,3 |
8,8 |
4,7 |
Population familiale active |
317 |
267 |
202 |
105 |
en % id |
35,6 |
30,9 |
26 |
14,1 |
UTA familiales |
195 |
174 |
134 |
74 |
en % ibid |
21,9 |
20,1 |
17,3 |
10 |
(*) et 729 habitants très exactement selon
les données de décembre 2001 fournies par la Secrétaire.
Bien sûr, ces comparaisons sont hardies, mais elles indiquent
des tendances marquées pour une population totale à peu
près stabilisée depuis une quinzaine d'années :
l'agriculture continue de jouer un rôle majeur dans les activités
et l'économie de Lignières-Orgères mais la part
des habitants concernés a décru considérablement
et la cellule familiale traditionnelle s'estompe de plus en plus.
Des renseignements nouveaux figurent au RGA 2000 on apprend ainsi que
la référence laitière de la commune approche
trois millions de litres, les droits vaches allaitantes concernent
540 animaux et les épandages d'effluents sont faits sur
355 ha. Enfin, sept exploitations utilisent un microordinateur et dix
neuf sont imposées au bénéfice réel (contre
cinq en 1988).
Ce court texte n'a d'autre ambition que de fournir sous forme synthétique
l'essentiel des données du RGA de 2000 et d'indiquer les principales
évolutions au cours des dernières décennies. Ce
qui frappe peut-être le plus c'est la rapidité des changements
en liaison avec des politiques qui fluctuent et dont la cohérence
n'est pas toujours évidente. En témoigne la grave crise
actuelle... Quelles seront ses répercussions ?
Annexe
L'agriculture de Lignières-Orgères par rapport
à celle de l'ensemble du Canton de Couptrain. (au recensement
agricole de 2000)
La Commune de Lignières-Orgères représente près
de 25% de la superficie du canton, 17% de sa SAU (surface
agricole utile) et environ 17% de sa population.
Les exploitations dites "professionnelles" correspondent à
un peu plus du cinquième de l'ensemble mais, parmi elles, les
grandes (supérieures ou égales à 60 ha) ne comptent
que pour 13,8%.
Lignières possède 12,5% des terres labourables, moins
de 7% des superficies emblavées en blé tendre mais 15,4%
de celles réservées au maïs, près de 21% de
la superficie fourragère principale et 22,6% de la STH (surface
toujours en herbe). Une "vocation" bien affirmée...
Au niveau cheptel on y trouve 18% des bovins du canton avec 15,5% des
laitières, 23,4% des vaches nourrices et un cinquième
des bovins mâles de plus d'un an, et aussi plus du tiers des porcs,
un cinquième des volailles et 11% des équidés.
La superficie en fermage correspond à 15,3% de l'ensemble, le
parc de tracteurs à près de 19% (mais seulement 13% de
ceux de plus de 80 ch).
Les chefs d'exploitation représentent près de 18% de ceux
du canton mais seulement 11,8% des "jeunes" (moins de 40 ans)
et en conséquence autour de 20% au-delà.
Les références laitières se situent à 13,5%
du total et les "droits vaches allaitantes" à 24,2%.
Près de 15% des exploitations sont parmi celles imposées
au bénéfice réel et autant utilisent un micro-ordinateur.
Les épandages d'effluents effectués sur Lignières
n'atteignent que 10% des superficies concernées du canton.
Au total un "paysage" qui ne surprend guère.